Resolve To Save Lives

Un Rapport Ecrit A Partir De Donnees Inedites

Les épidémies auxquelles nous avons échappé

Alors que le monde entier continue à lutter contre la COVID-19 et que les efforts se poursuivent pour mieux préparer la riposte à la prochaine menace épidémique, ces études de cas viennent nous rappeler que nous pouvons faire mieux.
Photos reproduites avec l'aimable autorisation de Getty Images
En l’an 10 000 avant notre ère, un nouveau virus mortel a émergé au Nord-Est de l’Afrique, tuant sans distinction et provoquant une maladie connue aujourd’hui sous le nom de variole. Les migrations internationales ont favorisé la propagation de la variole jusqu’en Chine au IVe siècle EC, puis en Europe au VIIsiècle.1 La maladie a ainsi continué de tuer des millions de personnes jusqu’à ce qu’une action mondiale et coordonnée permette son éradication en 1977. 2 Comme l’ont tragiquement révélé la COVID-19 et d’autres maladies, la vitesse à laquelle les virus peuvent voyager à travers le monde et ravager les populations et les économies a augmenté de façon constante depuis la première fois où nous avons été confrontés à la variole.
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Cependant, l’espèce humaine peut améliorer sa capacité à se défendre et l’a déjà démontré par le passé.

Au milieu de l’année 2014, l’Afrique de l’Ouest était en proie à la plus grande épidémie d’Ebola que le monde ait jamais connue. Celle-ci s’étant principalement propagée au Libéria, en Guinée et en Sierra Leone, les pays de toute l’Afrique de l’Ouest étaient en état d’alerte maximale. Le 20 juillet 2014, un homme infecté par le virus Ebola a atterri au Nigéria à Lagos, une ville qui compte 21 millions d’habitants. Les infections ont immédiatement commencé à se propager. À la fin du même mois, le premier patient était décédé, un individu infecté s’était envolé vers une autre ville et près d’un millier de personnes contacts avaient été exposées au virus.

Et pourtant, au Nigéria, l’épidémie a été jugulée en moins de trois mois. Grâce à une intervention herculéenne de la part des autorités de santé publique, le Nigéria est parvenu à éradiquer le virus Ebola le 2 octobre, après avoir totalisé 20 cas et huit décès au sein du pays. 3

Le Nigéria a empêché Ebola de se propager dans le pays, et potentiellement dans toute la région, grâce à l’efficacité de sa communication, la coordination de ses interventions et l’engagement de ses dirigeants.

Cityscape of Ulaanbaatar, Mongolia.
Vue d'Oulan Bator, en Mongolie. Photo reproduite avec l'aimable autorisation de Unplash
A Red Cross worker discusses epidemic preparedness in Kenya.
Un employé de la Croix-Rouge parle de la préparation aux épidémies au Kénya. Photo reproduite avec l'aimable autorisation Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Nous Pouvons Arrêter Les Épidémies Avant Qu’elles Ne Se Propagent:

Dans ces études de cas, nous mettons en avant les succès relatifs aux épidémies qui ne se sont pas propagées.

Dans ce rapport, nous partageons des histoires inspirantes d’épidémies qui n’ont pas eu lieu, ou dont l’incidence a été réduite, grâce à une planification rigoureuse et à des mesures stratégiques rapides. Ces épidémies qui n’ont pas eu lieu nous montrent combien la trajectoire d’une épidémie peut être modifiée de manière radicale lorsqu’un pays investit dans la préparation aux épidémies de maladies infectieuses et dans ses capacités d’intervention, et qu’il place ces questions au cœur de ses priorités.

Alors les efforts se poursuivent dans le monde pour vaincre la COVID-19 et mieux se préparer à la prochaine menace infectieuse, ces histoires sont là pour nous rappeler que nous sommes capables de nous améliorer. En plaçant l’investissement dans les dispositifs de préparation et de riposte au cœur de nos priorités, nous pouvons sauver des millions de vies, économiser des milliers de milliards de dollars et éviter une tragédie mondiale dans les années à venir.

La pandémie de COVID—19 a mis en évidence les lacunes qui existent dans les systèmes de riposte aux épidémies de tous les pays à faible, à moyen revenu et à revenu élevé. Il est essentiel que les dirigeants du monde entier évaluent mais surtout améliorent la gouvernance dans les situations d’urgence de santé publique. Les exemples décrits ci-dessous montrent que la préparation aux épidémies fonctionne.

Lorsque la fièvre jaune a menacé de se propager dans les principales villes du Brésil, les représentants gouvernementaux ont accéléré de façon spectaculaire les vaccinations, accru les capacités de production de vaccins, renforcé la surveillance des animaux porteurs de la maladie et déployé des outils de diagnostic sophistiqués pour endiguer l’épidémie.
En Ouganda, l’activation rapide du système d’intervention sanitaire d’urgence a permis d’empêcher la propagation d’Ebola dans le pays lorsque le virus s’est déclaré le long de sa frontière très fréquentée avec la République démocratique du Congo (RDC) en 2018.
Dans une zone rurale du Kenya, une épidémie d’anthrax a été détectée et rapidement contrôlée grâce à un système de surveillance communautaire et à un bénévole formé qui a rapidement réagi.
Les autorités sanitaires d’un État du littoral du Nigéria ont rapidement jugulé une épidémie d’orthopoxvirose simienne (également connue sous le nom de variole du singe) grâce à une collaboration étroite avec les équipes d’intervention nationales, en identifiant et corrigeant les points faibles de la riposte et en fournissant des formations et des recommandations pour améliorer les ripostes aux futures épidémies.
A strategic national stockpile in an undisclosed location.
Un stock stratégique national dans un lieu dont le nom n'a pas été révélé.

QUEL EST LE RAPPORT AVEC LE COVID-19 ?

À l’inverse, la pandémie de COVID-19 s’est avérée être une succession d’échecs. La pandémie a révélé que les systèmes de préparation et d’intervention de nombreux pays, notamment les États-Unis, présentaient d’énormes lacunes. Cela ne signifie pas pour autant qu’il soit impossible d’améliorer l’efficacité de nos systèmes de préparation et d’intervention. La COVID-19 offre des raisons d’espérer dans certains pays qui ont mené des interventions dont il convient aussi de reconnaître le succès. Le Sénégal, qui présente encore d’importantes lacunes en matière de préparation, s’est appuyé sur ses années de riposte aux épidémies (plus particulièrement son expérience d’Ebola) ainsi que sur des politiques fondées sur les données et un leadership fort pour gérer une riposte très efficace. Et le Sénégal n’est pas une exception. Malgré leurs ressources limitées, des pays comme le Viet Nam ou la Mongolie ont mis en place des ripostes efficaces et assuré un meilleur contrôle de la COVID-19 que la plupart des autres pays du monde. Ces deux pays comptent parmi les pays qui affichent les taux d’infection et de mortalité les plus bas au monde.

Ce qu’il faut retenir, c’est que de nombreux pays ont montré ce qui fonctionne : des systèmes de préparation solides associés à des interventions décisives. Lorsque les pays peuvent se préparer et réagir, de manière parfois imparfaite, mais appropriée, cela contribue à protéger leurs communautés, les pays voisins et le reste du monde.

An individual receives the COVID-19 vaccine in Indonesia
Une personne est vaccinée contre la COVID-19 en Indonésie. Photo reproduite avec l'aimable autorisation de Unplash

La pandémie de COVID-19 s’est avérée être une succession d’échecs. La pandémie a révélé que les systèmes de préparation et d’intervention de nombreux pays, notamment les États-Unis, présentaient d’énormes lacunes.

Cas mondiaux COVID-19

Avertissement : Les huit études de cas qui figurent dans ce rapport fournissent des exemples de préparation et de riposte solides à des épidémies spécifiques. Cela ne signifie pas que toutes les mesures prises étaient parfaites ni que les pays en question parviendront à gérer les épidémies à venir de la même façon. Nous mettons ces exemples en avant pour montrer ce qu’il est possible de faire, et non pour ériger les mesures des pays concernés en référence pour les efforts d’intervention actuels ou futurs. Il existe de nombreux exemples de détection et de contrôle efficaces des épidémies dans le monde entier. Ces huit études de cas ont été choisies pour illustrer différents aspects des programmes de santé publique qui se sont avérés efficaces.

Références

  1. Centres pour le contrôle et la prévention des maladies aux États-Unis (CDC). (2021). « History of Smallpox » | Variole | CDC. https://www.cdc.gov/smallpox/history/history.html
  2. Organisation mondiale de la Santé. (2011). « Smallpox: Eradicating An Ancient Scourge. » Bugs, Drugs and Smoke: Stories from Public Health, 1–21. https://www.who.int/about/bugs_drugs_smoke_chapter_1_smallpox.pdf
  3. Centres africains de contrôle et de prévention des maladies. (2019). 2014-2016 Ebola Outbreak in West Africa | Histoire | Ebola (maladie à virus Ebola) | CDC. https://www.cdc.gov/vhf/ebola/history/2014-2016-outbreak/index.html