Resolve To Save Lives

LES ÉPIDÉMIES AUXQUELLES NOUS AVONS ÉCHAPPÉ

Conclusion

COVID-19, Ebola, measles—each of these diseases has dominated the headlines in recent years.  

Qu’il s’agisse de la COVID-19, d’Ebola ou de la rougeole, chacune de ces maladies a fait la une des journaux au cours des dernières années. Ces épidémies ont touché un grand nombre de personnes, entraîné de nombreux décès et se sont propagées dans plusieurs pays. Mais les épidémies dont vous n’avez jamais entendu parler sont tout aussi importantes. Entre 1980 et 2013, plus de 12 000 épidémies1 de maladies infectieuses humaines ont été recensées dans 219 pays.2 Comme le montrent les exemples présentés dans ce rapport, la plupart de ces épidémies ont pu être maîtrisées, certaines ayant été jugulées avant même d’être relayées dans les médias. Ce sont celles que nous avons appelées les épidémies qui n’ont pas eu lieu.

Et pourtant, lorsque la COVID-19 est arrivée, le monde n’était pas prêt. La pandémie a révélé des lacunes dans notre façon de penser et de mesurer la préparation aux épidémies. Certains pays ont été mis en difficulté malgré des systèmes de préparation plus solides selon les critères classiques, tandis que d’autres, dont les systèmes étaient jugés plus fragiles, ont su réagir avec vigueur. Des facteurs clés qui ne sont pas pris en compte par les indicateurs classiques utilisés pour mesurer le niveau de préparation aux épidémies, comme la prise de mesures politiques fortes et rapides, une bonne communication et une gouvernance de qualité, ont joué un rôle déterminant. Si la préparation est essentielle, l’inaction peut s’avérer mortelle.

Si la préparation est essentielle, l’inaction peut s’avérer mortelle.

Dans les moments de crise de santé publique, communiquer clairement et efficacement, tout en travaillant en collaboration avec les partenaires et les communautés, peut avoir un impact colossal sur l’issue de la riposte.

Dans l’ensemble, les pays qui ont le mieux réussi à maîtriser la COVID-19 étaient à la fois mieux préparés et disposaient d’une gouvernance solide tout au long de leur riposte à la pandémie. Il est essentiel de réunir ces deux conditions pour sauver des vies.

Un homme transporte des masques à Dakar, au Sénégal. Photo reproduite avec l'aimable autorisation de Getty Images/John Wessels

Une crise de santé publique peut induire, en plus des pertes en vies humaines, un coût de plusieurs milliards et anéantir les économies lorsque les pays ne sont pas préparés. Les pertes économiques liées à la pandémie de COVID-19 sont estimées à plus de 33 000 milliards de dollars. Augmenter drastiquement les investissements dans la préparation a un coût et il n’est pas des moindres : une estimation récente semble indiquer que cela pourrait coûter entre 20 et 40 milliards de dollars par an. Cela pourrait néanmoins s’avérer rentable même si ces investissements ne permettent pas de juguler entièrement les épidémies futures.3

Foule à Macao, en Chine, en 2020. Photo reproduite avec l'aimable autorisation de Unsplash

La prévention des épidémies nécessite un engagement de la part de toute la société, de la part des gouvernements pour financer la santé publique, de la part des hommes et des femmes politiques pour promouvoir la santé publique, et de la part du grand public pour que chacun s’implique.

Dr Tom Frieden, Président et DG de Resolve To Save Lives

Il est également devenu évident que l’accent ne peut être mis uniquement sur les pays à revenu faible ou intermédiaire. Après tout, les dirigeants compétents de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, notamment en Afrique et en Asie, ont réussi à maîtriser la COVID-19 bien mieux que dans la plupart des pays du monde. Les échecs les plus frappants dans la lutte contre la COVID-19 ont finalement été constatés dans des pays à revenu élevé comme les États-Unis ou certains pays européens.

COVID-19 testing. Courtesy: Unsplash
Dépistage de la COVID-19. Photo reproduite avec l'aimable autorisation de Unsplash

Les études de cas présentées dans ce rapport sur les épidémies qui n’ont pas eu lieu montrent qu’il est possible d’éviter ces terribles pertes humaines et économiques. Avec de la détermination, des investissements modestes, l’amélioration des systèmes de santé et une meilleure coordination et communication, les dirigeants peuvent mettre en place des structures pour détecter, arrêter et prévenir les épidémies avant qu’elles ne se propagent. Les dirigeants du monde entier doivent :

  • accroître par des investissements soutenus les efforts visant à faire des capacités de préparation ET d’intervention de leurs pays une priorité ;
  • reconnaître et suivre l’exemple que montrent certains pays dans le monde entier ; et
  • placer les systèmes d’alerte précoce et de riposte au cœur de leurs priorités.

 

La pandémie de COVID-19 a renforcé la nécessité de travailler ensemble, en révélant que nous sommes en réalité tous connectés. À l’avenir, nous devons non seulement combler les lacunes de chaque pays en matière de préparation, mais aussi intégrer des moyens plus efficaces pour évaluer, et surtout améliorer la gouvernance pour la gestion des urgences de santé publique actuelles et à venir.

Connaissez-vous un exemple d’épidémie de maladie infectieuse qui a été endiguée de façon efficace en 2020 ou 2021 ? Si c’est le cas, merci de nous le communiquer pour qu’il puisse être étudié dans le cadre de la préparation du rapport 2020 sur les épidémies qui n’ont pas eu lieu. Pour en savoir plus, cliquez ici.

À l’avenir, nous devons non seulement combler les lacunes de chaque pays en matière de préparation, mais aussi intégrer des moyens plus efficaces pour évaluer, et surtout améliorer la gouvernance pour la gestion des urgences de santé publique actuelles et à venir.

A health worker in Madagascar in March 2020
Un professionnel de santé à Madagascar en mars 2020. Photo reproduite avec l'aimable autorisation de Flickr, CC-by-2.0/World Bank Photo Collection

Ces études de cas ont été réalisées avec le soutien de plusieurs ministères de la Santé et d’organisations internationales de santé dont : l’Organisation panaméricaine de la santé, l’Institut des maladies infectieuses d’Ouganda, la Croix-Rouge du Kenya, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le ministère de la Santé de l’État d’Akwa Ibom, le Centre de contrôle des maladies du Nigéria et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies.

RÉFÉRENCES

  1. Banque mondiale. (23 mai 2017). « From Panic and Neglect to Investing in Health Security: Financing Pandemic Preparedness at a National Level ». https://www.worldbank.org/en/news/infographic/2017/05/23/from-panic-neglect-to-investing-in-health-security-financing-pandemic-preparedness-at-a-national-level
  2. Smith, K. F., Goldberg, M., Rosenthal, S., Carlson, L., Chen, J., Chen, C. et Ramachandran, S. (2014). « Global Rise in Human Infectious Disease Outbreaks ». Journal of Royal Society Interface. https://doi.org/10.1098/rsif.2014.0950
  3. Craven, M., Sabow, A., Veken, L. & Wilson, M. (13 juillet 2020). « Not the last pandemic: Investing now to reimagine public-health systems ». https://www.mckinsey.com/industries/public-and-social-sector/our-insights/not-the-last-pandemic-investing-now-to-reimagine-public-health-systems#